Été 2012 : Romain traverse les Pyrénées de la Méditerranée à l’Atlantique, en 28 jours dont 24 de progression, à travers tous les plus hauts sommets de la chaine et 33 3000 mètres (Canigou, Carlit, Aneto, Perdiguère, Gourgs Blancs, Posets, Mont Perdu, Taillon, Vignemale, Balaïtous, Ossau, Orhy…).


La seconde traversée des Pyrénées à pied

ou « En libre »
(La Trilogie Pyrénéenne volet 2, vers l’ouest)


« Cette aventure m’a permis de me découvrir physiquement et de préparer le troisième volet de la trilogie.
4 ans après ma première traversée, avec un brevet d’Etat d’alpinisme en poche et après divers périples, j’ai réitéré l’expérience, comme une sorte de confirmation. Je souhaitais voir si je n’étais pas sur un « mauvais » chemin pour moi, et surtout savoir comment j’allais réagir sur le même type d’aventure avec une expérience plus importante. Il se trouve que cette traversée s’est déroulée bien mieux que ce que j’imaginais : j’ai gravi des sommets tout le long tout en utilisant seulement 24 étapes pour relier la Méditerranée à l’Atlantique. Parti de la mer à 6h19, j’ai touché l’eau de l’océan très exactement 28 jours plus tard (1 mois) à… 6h19 et en pleine forme !
En plus de confirmer mes envies, cette expérience m’a permis de réaliser que l’enchaînement des 212 sommets de plus de 3000 mètres était une chose réalisable pour moi : je me suis lancé dans le montage du dossier et la préparation en suivant… »


l’album photo de la traversée sur Facebook

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Le 15 août 2012, Romain accompagné de Samuel décolle de la Méditerranée à 6h19, dans le but de rallier l’Atlantique.

Magiques lors d’une arrivée, les crêtes entre le Canigou et la mer offrent une vue toujours aussi belle, sous la chaleur méditerranéenne…

Le sommet des catalans, toujours autant jaune, rouge et peuplé… et décoiffant !

Les ravitaillements (ici avec les parents de Samuel au lac des Bouillouses), permettent de voyager plus léger, de remplacer du matériel et surtout de manger frais.

Au niveau de l’Hospitalet, un incendie les oblige à faire un détour conséquent pour rejoindre l’Andorre et l’Ariège.

Les bivouacs à la belle étoile ; 4 étoiles lorsque l’on trouve un vieux matelas ; mille étoiles lorsqu’il fait beau !

Le rythme est dès le départ rapide ; comparé à une traversée « classique », Romain et Samuel enchainent l’équivalent de 2 étapes par jour, sans rater le moindre sommet principal.

Semblable à tous les refuges espagnols, le petit refuge du Mont Rouge, perché au milieu de nulle part, est impeccable.

La Catalogne, versant espagnol de la chaine, est très sauvage : souvent la seule trace de civilisation est un petit village de montagne abandonné. Ici, les Encantats annoncent l’entrée imminente en Aragon.

Les Encantats constituent une des zones les plus représentatives des Pyrénées, avec leurs lacs à n’en plus finir.

Après avoir atteint la moitié du parcours en 10 jours, petite pause de 2 jours en famille, au pied de l’Aneto : l’occasion de recharger les batteries et de troquer le matériel léger contre celui de haute-montagne.

Puis il faut repartir depuis le tunnel de Vielha : direction le premier 3000m de cette traversée, le pic de Molières. À partir de là, le refuge d’Arrémoulit (entre le Balaïtous et l’Ossau) sera rejoint 10 jours plus tard : 10 jours comprenant 1 journée d’arrêt tempête et 1 journée d’ascensions en aller-retour autour de l’Aneto, soit 8 jours de progression. Durant ces 9 jours de montagne, en tout 33 sommets dépassant les 3000m seront gravis, de la cime du Molières à celle du Balaïtous.

Sur le toit des Pyrénées !

Quelques instants après, l’Aneto vu du pic du Milieu, avant de redescendre au refuge de la Rencluse pour une seconde nuit.

Puis, c’est au tour de la crête du Perdiguère de se faire visiter. Le lendemain sera une véritable journée de tempête de neige (la seule et unique sur les 2 premières traversées) où il sera impossible de sortir du refuge du Portillon.

Après avoir fait un tour sur les Posets et avoir relié le refuge de Tuquerouye, Romain tente les Astazous par une visibilité quasi-nulle sans succès : depuis plusieurs jours le vent souffle à plus de 100km/h et il faut mettre les casques pour se protéger des cailloux qui volent. Romain et Samuel montent au Mont Perdu mais ne pourront rejoindre la brèche de Roland par les crêtes du cirque de Gavarnie.

Nous sommes le 3 septembre : il fait si froid et le vent souffle si fort, que du givre se forme en masse sur la roche. Ici à la brèche de Roland.

Dans la nuit, alors que tout le monde dort au refuge des Sarradets, Romain part dans le brouillard… Il n’y voit pas à 3 mètres, mais il sent qu’il faut monter. La brèche de Roland de nouveau franchit, à 100 mètres du sommet, c’est toujours le brouillard total… Pourtant, au sommet même, les étoiles apparaissent d’un coup net ; avec un vent toujours très fort, le spectacle est magique… Seul là-haut, il vit un de ses plus beaux moments montagnards esthétiques. En bas, tout le monde redescend, et personne ne le croit !

Le 5 septembre, Romain monte sur le glacier du Vignemale de nuit et enchaine quelques sommets au lever de soleil, avant de récupérer Samuel au refuge de Baysselance et de rejoindre celui du Marcadau.

Le 6 septembre, après avoir gravit la Grande Fache, Romain et Samuel atteignent le sommet du Balaïtous, 3000m le plus occidental de la chaine. Le soir, ils dormiront au refuge d’Arremoulit, avant de filer vers l’Ossau…

Petit repas frais avant de monter au refuge de Pombie…

Après le Canigou catalan, il ne fallait pas rater l’Ossau béarnais… Romain y monte rapidement avant de filer avec Samuel au refuge d’Arlet où ils prendront un orage dément. La journée ne fait que commencer !

Passés Ansabère et la Pierre-St-Martin, les reliefs s’adoucissent, c’est le pays basque. Comme tout au long de cette traversée, les nuits sont courtes et les journées longues et sans pause. Ce sera l’arrivée bientôt, dans 3 jours…

Samuel est courageux. Jamais Romain n’aura vu un homme autant détruit ! Ses pieds ne ressemblent plus à rien, ses articulations n’en peuvent plus… Ce qui aura sauvé sa traversée, ce sont les nombreux sommets gravis par Romain seul ; pendant ce temps il aura pu récupérer un peu. Lors de l’arrivée à Hendaye, à bout de force après une étape des plus rudes de l’aventure (équivalente à 3 étapes classiques), il dira à Romain qu’une demi-journée de plus l’aurait contraint à abandonner pour de bon…

Le 12 septembre, à 6h19 précises, Romain et Samuel touchent l’eau de l’océan Atlantique et y plongent dedans ! Le champagne est ouvert ; la traversée quant à elle, après 24 étapes de progression intenses et très exactement 4 semaines en tout, est terminée, un nouveau livre se ferme, pour mieux ouvrir le suivant…